La Ressourcerie “À la Courte Échelle” a ouvert ses portes le 10 octobre 2012. Répartie sur les communes de Lillers et Norrent-Fontes (62), elle dispose de deux magasins et d’un entrepôt. Elle est membre du Réseau National des Ressourceries. Retrouvez la sur sur site web : www.alacourteechelle.fr. Ci-dessous un article de presse d’un exemple concret de ce que peut apporter une ressourcerie son territoire d’implantation.
À quoi ça sert de déposer un meuble ou une télé à la Ressourcerie de Lillers ? Le parcours de la famille Sauvé permet de comprendre l’utilité d’un tel geste.
Johann et Vanessa Sauvé sont soulagés. Après plusieurs années de galère, le couple trentenaire voit enfin le bout du tunnel. Et ce grâce à l’ACI (Atelier-chantier insertion), géré par l’association Habitat insertion, qui s’occupe notamment des ressourceries À la courte échelle de Lillers et Norrent-Fontes.
Quand elle évoque cette période douloureuse, Vanessa ne peut s’empêcher d’être émue : « On doit tout à l’équipe de Franck Bremeersch et Sébastien Legrand ! » répète le couple. Qui ne manque pas une occasion d’aller leur rendre visite et de leur redire merci. Reconnaissants, ils estiment que c’est grâce à eux qu’ils s’en sont sortis : « Ils ont cru en nous et ont su nous motiver et nous donner confiance ».
Johann Sauvé a d’abord travaillé au conditionnement à Auchel, c’était en 2012. La fin de la galère pour cette famille aujourd’hui composée de trois enfants. « On n’avait plus rien, on vivait sans ressources », se souvient Johann, qui a même dû dormir dans sa voiture deux mois durant. Le couple s’est connu très jeune et a tenté l’aventure de la gestion d’entreprise : « On s’est endettés en reprenant une station de lavage alors qu’on n’y connaissait rien, un soi-disant ami nous a trahis », explique Johann, amer. Un jour, un huissier débarque à la porte et saisit leur maison : « Elle a été vendue une bouchée de pain… On n’avait plus rien mais la dette était effacée », précise Vanessa. Qui doit alors retourner vivre un temps chez ses parents. Au fond du gouffre, le couple est orienté vers une assistante sociale qui lui conseille de se rapprocher d’Habitat insertion. « On nous a trouvé un logement d’urgence puis un logement social, et j’ai commencé à travailler à l’ACI », confie Johann. Qui reconnaît qu’au début, il se « la coulait douce. Jusqu’à ce que Sébastien Legrand me remue. J’ai passé mes permis poids-lourds dans le cadre d’une formation, et aujourd’hui, je suis chauffeur et j’en suis très content ! »
Au sein de l’ACI, à part le bâtiment, Johann a « tout fait en deux ans ! J’ai bossé au conditionnement, à la ressourcerie, avant à la déchetterie et au transport. » Un expérience dont il garde un excellent souvenir. Il aimerait d’ailleurs témoigner de son parcours auprès d’autres personnes en réinsertion professionnelle : « Il faut bouger pour s’en sortir, l’ACI est un super tremplin ! » Désormais, après avoir enchaîné plusieurs contrats avec la Communauté Artois-Lys, Johann travaille pour Artois Comm, au service du ramassage des déchets verts.
Quant à sa femme Vanessa, elle est aussi passée par le conditionnement à l’ACI, ça a duré six mois. « J’ai toujours eu envie de devenir aide-soignante, mais je n’avais jamais osé. L’équipe de l’ACI m’a financé ma prépa – où j’ai obtenu 19,5 sur 20 ! – et j’ai suivi une formation de neuf mois, intensive, à l’Ifsi de Béthune (Institut de formation en soins infirmiers) ». Sur 250 candidats, Vanessa termine 5e et devient aide-soignante. Après avoir travaillé à Gonnehem, elle a été embauchée au printemps à la maison de retraite de Cuinchy. Une fierté pour cette mère de famille qui n’a pas ménagé ses efforts : « Quand j’étais fatiguée, je pensais à l’équipe de l’ACI. Pas question de baisser les bras, ils m’avaient fait confiance ! » Et ça en valait vraiment la peine !
Aujourd’hui, le couple vit à Lapugnoy avec ses trois enfants, âgés de 12, 8 et 3 ans. Et profite d’un quotidien stabilisé qui leur permet d’oublier leurs tourmentes passées. Sans oublier pour autant celles et ceux qui leur ont permis de « remonter la pente ». On sait désormais pourquoi c’est important de confier à l’ACI meubles, électroménager et textile usagés, et même petits chantiers. Parce que, à la clé, il y a une chance pour des familles en difficultés d’entrevoir le bout du tunnel.